Le flâneur

 

 

Dans les méandres du passé
dans le décompte des années
je flâne un peu de temps à autre
de temps à autre
 
je fouille dans mes souvenirs
j’y perds ceux que je crois tenir
oui mais j’en trouve quelques autres
quelques autres
 
j’entends les voix et les prénoms
de ceux qui chantaient les chansons
que je jouais sur ma guitare
ma guitare
 
je me demande ce que j’ai fait
de ces gens que je connaissais
 qui disparurent sans fanfare
sans fanfare
 
qu’aurai-je appris, qu’aurai-je vu ?
Je ne sais ce qu’est devenu
Celui que j’appelais moi-même
moi-même
 
vers où s’en est-il donc allé
par quels détours, quelles allées
sur la grand’ route des poèmes 
des poèmes
 
et moi je marche vers demain
du pas tranquille,   calme et serein
de ceux qui ont le temps d’attendre
le temps d’attendre
 
je cueille ça et là les fleurs
qui me plaisent au petit bonheur
je passe et je n’ai rien à vendre
non, rien à vendre

 

Pierre Delorme