Le nuage rouge 
Un nuage rouge
Descend la rivière
Tout rouge pareil
A mon cœur amer
 
Un jour à la guerre
Un jour à l’amour
Il est à la peine
C’est un vieux tambour.
 
L’amour se promène
Dans sa barque bleue
Les guerres lointaines
Allument leurs feux
 
Je n’ai plus de haine
Je n’ai plus de Dieu
La lune sereine
Brille au fond des cieux.
 
Les collines lentes
Rêvent sous les nues
Elles s’allongent blanches
Comme des femmes nues
 
Un ange me frôle,
Son souffle ténu
Touche mon épaule,
Est-ce une inconnue ?
 
Ou est-ce la brise
Du soir qui descend
Comme un chant d’église
Sur les bois, les champs ?
 
Une fille sombre
Au visage ému
Pose un baiser d’ombre
Sur mon ventre nu.
 
Pierre Delorme