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- Ça
ira bien comme ça
un nouvel album de Pierre Delorme
1- Le rafiot
2- Baby-boom
3- Je l'avais aperçue
4- Et des poussières
- 5- L'armée
des invisibles
- 6- Au
soleil
7- Les oiseaux survolaient (II)
8- La ballade de François Villon
9- Les tables des bistrots
10- Dormeuse du val
11- At home
12- Au bruit de mon nom
Paroles et musique Pierre Delorme
sauf "Au bruit de mon nom" (paroles de Raymond Busquet)
Chant et guitare, Pierre Delorme
Contrebasse, Thierry Réocreux
Percussions, Michel Chionchini
Commander à :
Pierre Delorme
-
39 rue Paul Verlaine
69100
Villeurbanne
18 euros (port compris)
Le
rafiot
Il y a des
chansons dont on se dit qu'on n'aurait pas pu les écrire à vingt ans
ou même à quarante ans, on les écrit plus tard quand on comprend
que l'âge avance et qu'il a même vraiment avancé... avec une métaphore
maritime ça passe mieux !
Baby-boom
J'appartiens
à la génération du baby-boom, celle qui a vu le jour juste après
la Seconde Guerre mondiale. Dans cette chanson j'ai mis des éléments
qui appartiennent à notre enfance, celle de tout le monde et un peu
la mienne. C'est comme dans la vie, il y a un peu de soi-même et
beaucoup des autres!
Je l'avais
aperçue
Dans
chaque album que j'ai publié j'ai essayé d'enregistrer une chanson
consacrée à la peinture et à un peintre en particulier, avec l'idée
lointaine de les réunir un jour en un seul album ( Peintres). Mais
voilà, le temps commence à presser et je ne vais pas bien vite,
alors j'ai écrit cette chanson qui évoque quatre peintres à la fois :
Edgar Degas, Henri de Toulouse-Lautrec, Pierre Bonnard et Gustave
Courbet! Grands peintres de nus féminins.
Et des
poussières...
Aujourd'hui,
avec nos écrans qui brillent partout et nos cadrans à chiffres
lumineux, il est plus facilement seize heures cinquante-trois que cinq
heures moins dix et des poussières, comme on disait avant, quand le
temps était moins précis.
L'armée des
invisibles
C'est un hommage
à Florence Aubenas et son livre Le quai de Ouistreham, et à tous les
invisibles.
Au soleil
Une rêverie
tranquille, l'été, sous une tonnelle.
Les oiseaux
survolaient (II)
Une de mes premières
chansons, que j'avais enregistrée et beaucoup chantée, commençait
comme ça: Les oiseaux survolaient la marquise de la gare... J'ai
voulu voir où m'entraîneraient ces mêmes quelques mots aujourd'hui.
La ballade de
François Villon
J'ai connu
des pendus, si je puis dire, des gens comme vous et moi, mais c'est
une une drôle de façon de mourir quand même, et puis sur ma table
traînaient les poésies de François Villon, alors j'ai écrit cette
chanson, au fil de mes pensées.
Les tables des
bistrots
Mon
grand-père, fort buveur, aimait à rappeler que « la terre est
basse, le ciel est haut, y a que les tables des bistrots qui sont à
niveau »!
Cette chanson est un
simple exercice de nostalgie (un terrain connu des amateurs de
chanson) sur nos premiers bistrots et nos premières amours, au temps
de nos jeunesses.
La dormeuse du
val
Un rêverie
encore, à partir du célèbre poème d' Arthur Rimbaud.
At home
C'est rentrer
chez soi, une fois que tout est fini, voilà tout.
Au bruit de
mon nom
C'est un
poème de Raymond Busquet (1926-1979) que j'avais mis en musique alors
que je devais avoir dix-sept ou dix-huit ans. Busquet était prof dans
le lycée où j'étais élève, plus passionné par la guitare que par
les cours d'ailleurs. Il m'avait confié ce poème dont je n'avais pas
perçu en mon jeune âge le sens profond, mais qui m'attirait et que
j'avais chanté dans le style des ballades folk de l'époque.
Le faire figurer dans
ce disque est sans doute aussi une manière de boucler la boucle.
Les premiers retours
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- Sauf
si vous habitez le Palais du Silence, s’il vous plaît,
faites-moi plaisir : le disque de Pierre Delorme, écoutez-le au
casque. C’est le plus sûr moyen de rendre justice à la voix et
aux guitares folk et classique de Pierre, à la contrebasse
de Thierry Réocreux, aux percussions de Michel Chionchini. Sans
oublier l’oreille de Frédéric Finand qui a pris le son.
Qu’il est facile, dans ces conditions, d’entrer dans la
musique ! Pour les textes, ils exigent un peu de patience.
L’album a beau ne dépasser les 36 minutes que de quelques
secondes, il faut beaucoup plus de temps pour tout entendre des
paroles. La faute aux images qu’elles portent.
- Celle-ci,
par exemple, qui ouvre
« Baby-Boom » :
« On avait du linoléum
Et sur la table du Bulgomme
Pour la belote le dimanche ».
Pour peu que vous soyez né autour de 1950, elle vous ramène à
une époque où les amis s’invitaient sans carton préalable, et
aux gros mots de Tonton Joseph qui aimait bien perdre aux cartes
pour gagner le plaisir de râler… Et pendant ce temps, elle a
filé la chanson. Peut-être même que la suivante a commencé
sans qu’on s’en rende compte. Pas grave, on y reviendra. Comme
je l’écrivais, il n’y a guère loin sur cette même page, les
CD qu’on a envie d’écouter plusieurs fois sont trop rares (même
si cet automne, j’en compte déjà deux) pour ne pas en
profiter. Dans celui-ci, qui s’ouvre et se referme sur deux métaphores
maritimes qui soulignent que l’âge du chanteur avance (le mien
suivant de près !), on rencontre quelques plages de repos. Telles
« Les Tables des bistrots » où l’on s’assiéra avant de
crapahuter vers le sommet suivant : « La Dormeuse du val ». Oui,
Pierre Delorme a osé à une version féminine du chef-d’œuvre
de Rimbaud et, aux dernières nouvelles, Arthur ne s’est pas
retourné dans sa tombe. Faut dire qu’à lire ces quelques vers
d’avant la chute (que je ne vous livrerai pas), il n’avait pas
de quoi :
« Plus rien ne battait dans la veine de sa tempe
Sur son front, quelques cheveux frissonnaient au vent
Elle gisait parmi les fleurs et l’herbe tendre »
Et puis il y a « Et des poussières ». Celle-là… voilà deux
jours que je pèse mes mots – c’est dire si je suis sûr de ma
balance –, celle-là, elle est du niveau d’un Brel à son plus
haut niveau (sans ressembler à du Grand Jacques, heureusement).
Et si un prix de la chanson chrétienne existait, elle se le mériterait.
Parce qu’on ne peut pas écrire…
« Pour ceux-là qui prient et qui pleurent
Et qui demeurent inconsolés
Agenouillés dans les lueurs
Du grand vitrail illuminé
Pour ceux-là qui prient et qui pleurent
Sous le vitrail illuminé
Ajoutons donc quelques lueurs
Et des poussières d’éternité. »
… sans jamais tendre les yeux vers le Ciel.
Quand j’écris « chrétien », je pense aux habitants du XVIIIe
siècle, qui ouvrirent leur porte à Benoît-Joseph Labre, le
saint sans domicile ni souliers ; pas aux tristes files de nos années
obscures, qui battent le pavé (même pas mal ! il en a vu
d’autres…) en demandant qu’on trie entre les gens qui
s’aiment.
(À ceux qui ont lu jusqu’au bout : désolé, c’était un peu
long, mais il fallait au moins ça.)
-
René
____
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- Le
dernier album de Pierre Delorme vient de sortir…
-
- Pierre
Delorme fait partie de ces artistes, ces artisans plutôt, qui
offrent tous les trois ou quatre ans, un album de qualité qui
comme ces bons vins mûris en fût de chêne, distillent à leur
sortie des bouquets irrésistibles…
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- Aujourd’hui n’est
plus vraiment comme hier. Le temps a fait son œuvre, mais on est
en soi tout à la fois… l’enfant émerveillé, l’adolescent
rebelle, l’adulte raisonnable… c’est ainsi, demain sera
autre et « ça ira bien comme ça »…
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- Quel
plaisir de se laisser aller aux flux et reflux d’émotions
qu’engendrent « trois petites notes » sur quelques
vers ou quelques proses. Dès la première écoute, j’ai été
frappé par cette voix qui enlace chaudement, par ces accords de
guitare qui réveillent tant de beaux souvenirs, par le cœur qui
se met à battre au diapason de la contrebasse et de quelques
ornements qui procurent des petites explosions de fraîcheur avec
beaucoup de délicatesse.
-
- Ode
au temps passé, ode au temps qui passe, ode au temps qui reste…
Il y a dans la poésie et les mélodies de Pierre toute l’éternité
de la vie, du recommencement. Les amours d’aujourd’hui ne sont
pas différentes de celles d’hier… Le désir de rencontrer
l’âme sœur, un peu de réconfort, l’humanité, de dénoncer
injustice et indifférence restent d’une brûlante actualité.
Alors, bien sûr, cette quête d’absolu ne se fait plus forcément
dans les bistrots d’antan, mais les tonnelles, les marquises de
gare, les prés vallonnés qui s’ouvrent sur la beauté du monde
ont encore de beaux jours… d’autant qu’un jour justement il
faudra quitter ce monde… pour retourner atome, pour rentrer at
home, comme chante Pierre…
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- D’aucuns
parleront de nostalgie. Oui, sans doute, mais une nostalgie
bienveillante, sans regret, car le regard porté ici reste serein
et révèle des petites lumières qui brillent au fond des yeux…
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- Ca
a été, c’est, ça sera et… « ça ira bien comme ça » !
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-
Jean-Claude
-
- Voici
le septième opus de Pierre Delorme, toujours fidèle à son
cheminement artistique, loin des frasques et des facilités de ces
temps de confusion.
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L'auteur
compositeur, comme à chaque production discographique, prend son
temps, polit son œuvre, la débarrasse de ses fioritures inutiles
pour aller à l'essentiel, œuvre d'artisan rigoureux et
respectueux de la belle ouvrage.
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-
Douze titres se succèdent
harmonieusement, tels des tableaux de peintre avec ce qu'il faut
d'émotion pour laisser courir des frissons .
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Le
thème principal de cet album est le temps, le temps de naviguer
sur le rafiot de la vie en écopant à chaque coup de vent , en
raccommodant l'esquif avec des bouts de ficelle, en s'accrochant
à la voile de la tendresse, même si nous ne sommes que poussières
d'éternité.
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Les
paysages du corps féminin se
découvrent au gré d'une porte entrebâillée, au creux d'un
vallon à la faveur d'une promenade, sur une humble pelouse, dans
le souvenir des amours de jeunesse quand les oiseaux survolaient
la marquise de la gare.
-
Maître
François Villon vient s'inviter dans une ballade poignante que ne
renierait pas tonton Georges.
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Vieil
enfant du baby-boom, Pierre se rappelle du temps des coquelicots,
du temps où les usines crachaient leurs fumées charbonneuses et
des tables des bistrots d'où s'envolaient les premières rimes
entres deux baisers adolescents.
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Sans
oublier cette armée des invisibles, effaçant la poussière
au-dessous de nos pas, anonymes en détresse ignorés par ce monde
injuste.
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-
Le chanteur ne se complaît
jamais dans les émotions faciles mais se fait témoin de son époque,
en troussant ici douze petites merveilles de chansons habillées
de cordes de guitare usant d'un jeu tout aussi subtil
qu'harmonieux.
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Une
contrebasse et des percussions discrètes soulignent la réussite
sans faille de l'un des plus beaux albums de l'année qui s'achève
par la mise en musique d'un poème de Raymond Busquet, poème
d'une concision et d'une profondeur rares.
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-
Daniel LABEYRIE
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- ______
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- J’aime
bien Pierre Delorme. Même quand il ne chante pas. Il compte parmi
les très rares artistes qui, sur leur propre site internet ou
leur mur facebook, ne se contentent pas de parler d’eux-mêmes,
et encore d’eux-mêmes, de leur œuvre, de leurs dates de
concert, des articles qui leur sont consacrés. Il n’est non
plus, visiblement, d’aucun de ces clans quelque peu hermétiques
qui existent aussi, hélas, dans ce petit monde de la chanson de
parole, agglutinés autour d’une poignée d’artistes vénérés,
en dehors desquels il semblerait que pas grand-chose ne vaille la
peine d’être écouté.
Et quand il parle de la chanson, Pierre, c’est pour tenter
d’aller profond, et non pour ajouter une énième couche
d’idolâtrie pesante aux innombrables propos béats et dépourvus
de sens critique dans lesquels paressent trop souvent ses amoureux
supposés. Cela ne va d’ailleurs pas sans courir le risque de
passer, aux yeux des fidèles, pour le mauvais coucheur de
service. Car, pour eux, sortir de l’adoration quasi religieuse
envers leurs idoles, émettre la moindre réserve quant à telle
chanson, telle mise en musique, tel accompagnement, telle interprétation,
est illico perçu comme un crime de lèse-majesté, une déclaration
de guerre. Pour vous en convaincre, allez voir comment tournent
les « débats », sur certains sites exclusivement
consacrés à la chanson, dès lors que vous exprimez autre chose
qu’une admiration sans bornes. C’est curieux, mais c’est
ainsi.
- Je
disais donc que j’aime bien Pierre Delorme. Même quand il
chante. Et ce n’est pas son dernier CD, qui vient de sortir le
plus discrètement du monde, qui me fera changer d’avis. Le fil
conducteur en est le temps qui a passé sur les enfants du
baby-boom, phénomène auquel Pierre Delorme rend d’ailleurs un
bel hommage qui « parlera » avec émotion aux gens de cette génération,
pour peu qu’ils aient connu le linoléum des modestes et les
petits voyages sur le porte-bagage du vélo de papa. Une belle et
tendre nostalgie poétique habite « Le Rafiot »,
« Baby-boom », « Les tables des bistrots »,
« Les oiseaux survolaient », sans toutefois enjoliver
le passé à outrance ou barrer le chemin à l’espérance, comme
dans ce petit chef-d’œuvre qu’est, à mon sens, la chanson
« At home ».
Mais la nostalgie seule ne suffit pas à rendre une œuvre délicate
et belle, si ne l’accompagne pas à tout instant un sentiment de
grande humanité. C’est le cas ici, comme dans « L’Armée
des invisibles », cette adresse aux politiques et autres
« gens importants » pour qu’ils portent un peu,
parfois, leur regard sur ceux d’en bas, de tout en bas, mais
aussi et surtout dans cette chanson qui restera, pour moi, un
sommet de bonté et d’humanisme, « Et des poussières ».
Quelques pauses nous sont offertes dans ce regard vers hier. Une
douce et mélodieuse paresse « Au soleil », une
« Ballade de François Villon » sur une musique que
n’aurait sans doute pas reniée Georges Brassens, et « La Dormeuse
du val », émouvante version féminine du célèbre poème
d’Arthur Rimbaud. Enfin, le CD se termine sur un touchant poème
de Raymond Busquet, « Au bruit de mon nom », que
la mélodie de Pierre Delorme magnifie. J’ose écrire ici, tant
pis, que dans l’histoire de la poésie mise en musique cette
chanson devrait figurer parmi les plus belles qui soient.
Un mot encore, sur l’enregistrement. Ayant œuvré au Forum Léo-Ferré,
avec une poignée d’amis, durant près de douze années, il me
fut donné d’écouter les très nombreux CD que nous recevions.
Je me suis longtemps attelé à cette tâche avec sérieux, et très
vite avec lassitude. Beaucoup de ces CD émanaient de jeunes
chanteurs. Dans 90% des cas – et je crois être hélas
au-dessous de la vérité en avançant ce chiffre –, je
ressentais cette désagréable impression que le chanteur n’était
là que comme accompagnateur des musiciens. Cela n’était pas
toujours regrettable, au vu des paroles insipides parfois imprimées
sur le livret, mais cela m’obligeait toutefois à tendre
l’oreille dans un effort permanent pour comprendre les mots
chantés, transformant l’écoute en véritable corvée.
Cela pour dire que nous sommes ici, avec Pierre Delorme et ses
chansons, à l’exact opposé. Diction parfaite, paroles à tout
instant compréhensibles, accompagnement musical discret tout
autant qu’efficace de Thierry Réocreux à la contrebasse et de
Michel Chionchini aux percussions (tous deux parfaits). Bref, ce
qu’on attend de l’attention et du respect qu’un artiste
porte à son public. Et quand la beauté des textes et des mélodies
s’y ajoute, que demander de plus ?
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