|
Amours,
colères et Picasso Pierre Delorme, comme toujours dans ses chansons, gratte la croûte terrestre aux points du globe où ça la démange (Djibouti, En Angola), dévide les nostalgies amoureuses nées d’une réminiscence d’une chanson de Bob Dylan (Si l’amour existe) ou de brèves rencontres plus ou moins vécues (J’ai dormi dans des lits, La virtuose). Sans oublier l’hommage à un peintre de son panthéon personnel. Après Gauguin ou Renoir, dans les albums précédents, c’est au tour de Picasso. L’espace d’un Pablo ensoleillé, guitare, accordéon et contrebasse chaloupent comme dans les îles. Et puis, au fil des titres, ils sonnent au diapason des mots, tendres ou durs comme la vie qu’on passe – en attendant l’ange. René Troin - Enseignement catholique, décembre
2005
|
_____
__________
Après
« Chansons toutes nues » aussi magnifiques qu’inespérées après
un long silence discographique, voici le cinquième album de l’un de nos
meilleurs auteurs-compositeurs. Daniel
Labeyrie __________
Entretien paru dans le Journal « A fleur de Mots » en Décembre 2005
__________
Après
Chansons toutes nues (2002), Pierre
Delorme, compositeur interprète villeurbannais, offre un cinquième album, présenté
en avant-première au théâtre de l’Iris, début novembre. Plus qu’une présentation
d’ailleurs, ce fut une fabuleuse soirée, sous l’emprise de toute la
nostalgie poétique qui teinte ce nouveau disque. Comme l’a si joliment
justifié Pierre Delorme au début de son spectacle, « si
préoccupé que l’on soit de l’avenir, le passé reste irrésistible ».
Qu’il se rassure, sa musique et ses chansons présentes le sont également. En
attendant l’ange était finalement la suite attendue et espérée du
précédent album. En outre, il confirme les multiples talents de Thierry
Réocreux,
contrebassiste, et révèle ceux du jeune accordéoniste
Sébastien Authemayou. L’harmonie du trio frôlerait même la
perfection, le chant effeuille le texte, la musique effleure les mots. Il en va
ainsi des compositions qui parlent d’amour Si
l’amour existe et J’ai
dormi dans des lits…Quand il n’est pas ivre de femmes, Pierre Delorme
l’est de peinture et rend hommage à Picasso dans Pablo,
son accordéoniste, défricheur de sons, s’improvise alors
percussionniste. Parfois, lorsqu’il ne fait ni l’un ni l’autre, il dénonce
la folie de la guerre, En Angola, ou la folie des grandeurs, Les grandes fortunes. Mais dans tous les cas, c’est la beauté du
texte qui fournit la pulsation vitale aux partitions. Caroline
Faesch - 491 - décembre 2005, numéro 110 ____________
Pierre Delorme à l'Iris pour son cinquième album Auteur
compositeur interprète, le Villeurbannais Pierre Delorme présente son nouvel
album mercredi au théâtre de l'Iris. "Homme tranquille" de la chanson française, Pierre
Delorme vient de sortir son cinquième album. "En attendant l'ange",
comme les "Chansons toutes nues" édité en 2002, est le fruit d'une
maturité conquise au contact quotidien des mots et des notes. Pierre Delorme, auteur, compositeur, interprète, ne vit que pour
la chanson. Celles qu'il compose au fil d'une "sorte de chantier
permanent" et celles qu'il enseigne à l'Ecole nationale de musique de
Villeurbanne. "J'écris plusieurs chansons en même temps. Je travaille
dessus de temps à autre" explique
Pierre. "En parallèle tous les jours, je joue des musiques, j'improvise.
Puis j'essaie de faire se rejoindre les deux. Pour la musique comme pour les
mots, je me promène dans les notes et les harmonies". Une
nouvelle couleur musicale S'il dit n'avoir pas de thèmes particuliers d'inspiration, la
plupart de ses compositions parlent d'amour et d'amitié. D’ailleurs, "En
attendant l'ange" est dédié a ses copains, "ceux d’hier et ceux
d'aujourd'hui". "Le pouvoir d'évocation des mots me guide"
constate l'auteur qui, dans son nouvel
opus, décline une poésie autour du mur, rend hommage à Pablo Picasso ou
encore met en musique un court poème d’un réfugié angolais. Parfois, aussi,
il dénonce comme dans " Djibouti" qui raconte l'histoire d'un immigré
qui rêve du retour au pays. Les rythmes, alors, s'accélèrent et la
contrebasse de Thierry Réocreux se fait plus jazzy. Complices de longue date, les deux artistes ont travaillé, pour
ce cd, avec Sébastien Authemayou à l'accordéon et au bandonéon. D’où la
nouvelle couleur musicale de cet album qui fait la part belle à
l'improvisation. Quant a la qualité de l'enregistrement, elle est aussi le fait
des compétences de Frédéric Finand qui
a mixé au Studio Master Box de l'ENMV. Côté distribution, Pierre Delorme reste fidèle à son système.
L'amateur commande directement cher lui. Entre le bouche-à-oreille et un bon
article dans la revue spécialisée Chorus, le précèdent album avait connu un
beau succès parmi un "public invisible, amateur de chanson " éparpillé
dans toute la France. Ce nouvel envoi, plein de tendresse et d'une qualité tant vocale
que musicale incontestable, devrait conquérir un public encore plus large. Le
public local, lui, a rendez-vous ce mercredi au théâtre de l'Iris où Pierre
Delorme sera en récital. Pour la première fois "En attendant
l'ange". Danièle Devinaz (le
Progrès, dimanche 6 novembre 2005) __________
Pierre Delorme Les nouvelles chansons de Pierre Delorme sont "toutes
nues", mais n'ont rien perdu de leurs
intensités: elles restent engagées, toujours belles et quelques fois "douloureuses
comme la vie". Caroline Faesch - le
491 – Mars 2004 - __________
Chansons
toutes nues Si
vous avez une petite heure devant vous, c'est parfait. Sinon, prenez-la ! Le
temps d'entrer dans ce chant effectivement nu, dépouillé de tout effet musical
(la guitare de Pierre Delorme,
la contrebasse de Thierry Réocreux, le banjo de Claude Rossat sur un titre) et
textuel et l'on redécouvre un ACI de la fibre d'un Félix Leclerc, tant la
belle voix grave épouse l'économie de ses mots. Vingt
ans après ses trois disques et son Prix Charles-Cros (1984), Delorme repique au
jeu ; entre-temps, il a étudié la langue et la civilisation chinoises, composé
des musiques, enseigné la guitare à l'Ecole de Musique de Villeurbanne, écrit
pour Marie Normand, la formidable chanteuse du tandem Cap au Nord... Ici,
en toute simplicité, il nous offre quelques pures merveilles, de "Femme
nue, toute nue" à "Pierres" (l'intifada), "Rêves",
"Les femmes fantômes" ("Femmes servantes..." à l'ombre des
minarets), " Je lisais dans ma chambre" (magnifique !), "Le sous
bois" ou "Le Comanche" (souvenir d'humour tendre), sans se priver
de dire tout de go à "Monsieur Texas" " Quand nous s'rons tous
Américains / J'rest'rai du côté des Indiens." Chorus - Printemps 2003 __________
Article
paru dans la revue Iguzki Lore (en langue basque le
tournesol) septembre 2003 Le
chanteur n’a jamais prétendu vocaliser comme un rossignol mais son silence
chansonnier, après trois albums remarquables dans les années quatre-vingts
commençait à nous peser singulièrement. Daniel
Labeyrie
__________
Chansons toutes nues. En couverture, une somptueuse peinture de femme nue, signée Yang Zhi-guang. A l'intérieur, des chansons nues, intimistes et dépouillées : textes et musique d'orfèvre sur un accompagnement guitare - contrebasse. Dans ce 4ème opus, Pierre Delorme célèbre largement le corps féminin, nu de préférence, dès la chanson d'ouverture (« Femme nue, toute nue / Ton corps est un poème »), jusqu'à Louise était nue, la dernière chanson. Delorme nous conte quelques histoires naturalistes, comme L'Ablette et Le sous-bois qui s'achèvent sous les bons auspices de Cupidon, et l'on songe tour à tour à Clairette et la fourmi de Brassens et à Trousse-chemise d'Aznavour. Dans Le Comanche, le corps féminin, entr'aperçu pour la première fois par un garçon, sonne le glas de l'enfance : « Elle n'avait pas de maillot / Et je vis la tache franche / D'un triangle noir, très beau / Sur son ventre de faïence / Sans un bruit et sans un mot / Aplati derrière les branches / Je contemplais le tableau / Pensif, au bord de l'enfance ». On scrute avec l'auteur toutes ces femmes nues, inspiratrices, comme cette Rosette qui pose pour Auguste Renoir dans Renoir et les fourmis. Néanmoins, Pierre DELORME dépeint aussi les blessures des femmes voilées, dont on cache la féminité : « Les femmes fantômes vivent ainsi dans l'ombre éteinte de l'homme / Femmes fantômes, femmes servantes, en somme » (Les Femmes fantômes). Parfois en effet, le ton se fait plus grave lorsque DELORME évoque, toujours avec subtilité et sans grandiloquence, l'intifada (Pierres), la captivité (Prison), la peine de mort (Monsieur Texas), la guerre 14-18 (Exercice d'Apollinaire) ou la chute des idéaux maoïstes dans ce bel hommage au peuple chinois : « La lune maussade pleure sur l'esplanade / Les rues sont désertes, sauf quelques vélos / Qui s'enfuient au loin, Chinois de passage / Fugitifs, comme des traits de pinceaux » (Quand j'étais chinois). En fin d'album, on est saisi par cet hommage au père, tout en pudeur (Je lisais dans ma chambre) et ce clin d'oeil plein d'humilité à Bob Dylan, l'un des pères spirituels (Le p'tit gars du Minnesota). Dans ces Chansons toutes nues, chaque mot, chaque silence, chaque pincement de cordes est un enchantement. 16 petites perles à écouter et réécouter ! Dans la veine des Jacques BERTIN, Leonard COHEN et Félix LECLERC Frédéric
Bobin (à fleur de mots) __________
" de la vraie chanson poétique toute humaine" ... "Homme du peuple, il chante la réalité de la vie comme les poètes, Jacques Prévert, Brel ou Brassens. Mais il ne veut rien imposer. Saluons cette si touchante spontanéité si sympathique d'un homme comme les autres, qui veut faire passer sans message, une émotion intense sur ce qui ne sont que des banalités sur lesquelles notre monde se meurt peu à peu." ... "Delorme est avant tout un témoin. Pierre chante les larmes de la vie qui n'en finit plus. Et il réussit tous à nous toucher que nous soyons intellectuels ou manuels."... __________
..." Sa démarche est trop personnelle pour l'autoriser à tomber dans ce travers. Avec son sens hors du commun pour les choses communes, son sens de la poésie quotidienne nourrie d'une attention soutenue des choses de la vie, et de mots qui ne ronflent pas, Pierre Delorme peut désormais voguer en solitaire sur les routes de la chanson. On pourra bien sûr lui coller toutes sortes d'étiquettes, l'affubler de toutes les parentés possibles. il restera avant tout Pierre Delorme. Et uniquement Pierre Delorme." Loïck GICQUEL (Paroles et Musiques)
|
|
Pierre |
Delorme
![]() |