Illustration: Yang Zhi-guang 

Amours, colères et Picasso

Pierre Delorme, comme toujours dans ses chansons, gratte la croûte terrestre aux points du globe où ça la démange (Djibouti, En Angola), dévide les nostalgies amoureuses nées d’une réminiscence d’une chanson de Bob Dylan (Si l’amour existe) ou de brèves rencontres plus ou moins vécues (J’ai dormi dans des lits, La virtuose). Sans oublier l’hommage à un peintre de son panthéon personnel. Après Gauguin ou Renoir, dans les albums précédents, c’est au tour de Picasso. L’espace d’un Pablo ensoleillé, guitare, accordéon et contrebasse chaloupent comme dans les îles. Et puis, au fil des titres, ils sonnent au diapason des mots, tendres ou durs comme la vie qu’on passe – en attendant l’ange.

René Troin - Enseignement catholique, décembre 2005  

 

 
 
"Le flâneur"
 
Se promener sans but, user son temps sans profit. Et rencontrer Rimbaud et Hugo. Ramasser une fleur de 68, un bout d’affiche, un pavé.  Soulever un carton qui, hier encore, servait de maison au SDF mort ; cueillir « ça et là les fleurs qui me plaisent au petit bonheur » ; convoquer la belle en sa mémoire, la retenir en ce froid matin d’hiver. Flâner corps et âme…On peut ne pas croire au hasard en écoutant Delorme, ni en son inspiration ni en notre écoute. On n’y vient pas sans exigence, sans une idée précise de ce qu’est la chanson, de ce qu’elle peut être. Le Flâneur est le sixième album de ce Lyonnais, enseignant de la chanson et, à l’instar d’un Forcioli ou d’un Bertin, sage de cet art. Lequel, par cette nouvelle livraison, nous donne encore une bien belle, agréable et utile leçon.
 
Michel Kemper. Chorus n°67, Printemps 2009

 

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"En attendant l'ange"  
Quitte à se répéter, comme pour son album de 2003, Chansons toutes nues [cf. Chorus 43,p. 48], disons qu'il y a du Félix Leclerc chez Delorme, tant dans le grave intemporel de la voix que dans la belle simplicité du verbe. « Si l'amour existe / Dites-lui qu'il vienne chez moi», chante-t-il d'entrée de jeu, et s'il ne crache pas sur Pablo, sans doute la nudité de la femme reste-t-elle le plus beau des tableaux pour le «jeune homme» qui le traverse encore. Evidemment, cet humaniste viscéral (superbe Djibouti sur les sans-abri et sans-papiers ! ) n'a rien compris au système ; misant toujours sur les mauvais chevaux, ceux que Delorme appelle Mes copains de ce temps : «S'il est vrai qu'à vingt ans on veut bouffer le monde / Nous n'avions eux et moi pas très gros appétit / S'il  est vrai qu'à vingt ans certains ont les dents longues / les nôtres étaient gâtées par de sacrées caries » Tans pis. Tant mieux.
C'est le cinquième album de P Delorme (depuis 1979) : l'écouter dans son accompagnement dépouillé (guitare, contrebasse de Thierry Réocreux, accordéon ou bandonéon de Sébastien Authemayou) reste un p'tit bonheur. 
 
Daniel Pantchanko. Chorus n°55 Printemps 2006 -   
 
 
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"En attendant l'ange" 
"Homme tranquille de la chanson", accompagnateur de Michèle Bernard dans les années 70, auteur de textes encore chantés aujourd'hui par celle-ci ainsi que par Monique Tréhard et le trio Quai des Brunes. Lauréat du Prix de l'Académie Charles Cros en 1984, il fait partager aussi sa passion en enseignant dans le "Département Chanson" de l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne et assure des ateliers d'écriture, d'analyse et d'interprétation. Il nous offre un nouvel album tout en finesse, avec la complicité de Thierry Réocreux à la contrebasse et Sébastien Authemayou à l’accordéon ou au bandonéon (superbes tous deux) et de Frédéric Finand pour l’enregistrement. Fruit d'une grande maturité artistique, d'un parti-pris de simplicité dans les arrangements et d'une spontanéité qui laisse place à l'improvisation, cet album est avant tout une ode à l'amitié et à l'amour, s'ouvrant sur un chant d'espoir et une attente ("Si l'amour existe "). Pierre Delorme salue ses amours d'antan ("J'ai dormi dans des lits ") et ses "copains de ce temps ", d'un passé revisité sans regrets ni remords ("Quand j'étais jeune homme "). Amoureux de la peinture, Il n'oublie pas de rendre hommage le temps d'une chanson à "Pablo" et esquisse de délicats portraits ("La belle absente ", "La virtuose "). Engagé, Pierre Delorme l'est aussi, déclinant un texte sur les "Murs " réels ou virtuels, prêtant sa voix à un réfugié de 17 ans dans "En Angola", chantant le désespoir d'un "sans-papier" ("Djibouti "), fustigeant "les grandes fortunes". La voix de Pierre Delorme, grave, travaillée par le temps, les passions, les épreuves, sert a merveille ces textes subtils et délicats. Entre tendresse et colère, regard sur l'inexorable ("Tout se brise ") et espoir, voilà un disque intemporel mais pourtant bien présent ! De toute beauté !  
 
Francis Panigada - Chant'Essonne - N° 142 - Mars 2006 - http://chantessonne.free.fr/index.html 

 

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Pierre Delorme nous offre le beau cadeau d’un nouvel album servi par une guitare aux notes précises et par la délicatesse d’une contrebasse. A ces cordes le son s’enrichit du souffle ténu d’un bandonéon et d’un accordéon. En attendant l’ange débute par un appel à l’amour. Le chanteur lui tend la main, espérant qu’il existe et attendant sa visite. Dans un album dédié à ses copains « ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui », l’auteur-compositeur-interprète nous donne à entendre la beauté d’une philosophie aussi tendre que nostalgique, mélancolique mais sans regrets. Avec Mes copains de ce temps, Quand j’étais jeune homme ou encore J’ai dormi dans des lits l’auteur lance un regard ému vers le passé. Voir dans « l’avant », dans le temps passé une image de bonheur sans une once de remord apaise et rassure. « Et tout était joli et tout était très bien / […] Mais tant pis si je mens » chante t-il dans J’ai dormi dans des lits. Le souvenir est peut être un peu édulcoré mais sans fantôme. Autre versant de l’album, l’africanité. Proche d’un univers social engagé, Delorme met en musique un poème de Christoval, jeune réfugié angolais. En Angola est un cri sur la réalité d’un pays détruit, Djibouti sur le désespoir d’un SDF. Cet album se clôt par une des perles de poésie : Tout se brise où l’illusion des sentiments qui nous hantent ne prend pas plus. Toutes les passions, de la haine à l’amour « un jour […] s’égalise[nt] ». En attendant l’ange nous emporte dans un autre monde, un univers doux et ouaté, mélodique et poétique où prise de conscience sociale se mêle à des odes à l’amour. C’est un ange qui vient chez vous le temps de l’écoute et qui persiste dans la mémoire.
 
Véronique Labeille (A Fleur de Mots)

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Après «  Chansons toutes nues » aussi magnifiques qu’inespérées après un long silence discographique, voici le cinquième album de l’un de nos meilleurs auteurs-compositeurs. Monsieur  Delorme nous  offre aujourd’hui un bouquet de treize  chansons ciselées par un orfèvre. Ne forçant jamais le trait, usant de la suggestion, laissant se déployer les mots sans le moindre excès, les treize petits tableaux sobrement habillés de guitare, de contrebasse ou d’accordéon se déposent tout simplement sur les cordes de nos âmes. Si  «  la  jeunesses danse au loin sur les toits » c’est que le temps d’autrefois se confond avec l’incessant passage du fleuve du temps emportant à tout jamais les amours du temps de cette « oublieuse jeunesse ». Frère Pablo, le peintre fait danser les colombes des ses doigts d’ange, « déshabillant les dames » puis disparaît derrière le tableau comme le firent les maîtres chinois en d’autres temps. La fuite du temps effiloche les amitiés au coin de la rue-souvenirs mais la sublime « virtuose » volant une rose fait chavirer le cœur du jardinier devant la beauté entrevue du corps féminin toujours magnifié par notre poète de Villeurbanne. Avec ce nouvel enregistrement «  En attendant l’ange », Pierre Delorme nous offre l’un des meilleurs disques de chanson française de ces derniers mois.

Daniel Labeyrie

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Entretien paru dans le Journal « A fleur de Mots » en Décembre 2005

 

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Après Chansons toutes nues (2002), Pierre Delorme, compositeur interprète villeurbannais, offre un cinquième album, présenté en avant-première au théâtre de l’Iris, début novembre. Plus qu’une présentation d’ailleurs, ce fut une fabuleuse soirée, sous l’emprise de toute la nostalgie poétique qui teinte ce nouveau disque. Comme l’a si joliment justifié Pierre Delorme au début de son spectacle, «  si préoccupé que l’on soit de l’avenir, le passé reste irrésistible ». Qu’il se rassure, sa musique et ses chansons présentes le sont également. En attendant l’ange  était finalement la suite attendue et espérée du précédent album. En outre, il confirme les multiples talents de Thierry Réocreux, contrebassiste, et révèle ceux du jeune accordéoniste  Sébastien Authemayou. L’harmonie du trio frôlerait même la perfection, le chant effeuille le texte, la musique effleure les mots. Il en va ainsi des compositions qui parlent d’amour Si l’amour existe et  J’ai dormi dans des lits…Quand il n’est pas ivre de femmes, Pierre Delorme l’est de peinture et rend hommage à Picasso dans Pablo, son accordéoniste, défricheur de sons, s’improvise alors percussionniste. Parfois, lorsqu’il ne fait ni l’un ni l’autre, il dénonce la folie de la guerre,  En Angola, ou la folie des grandeurs, Les grandes fortunes. Mais dans tous les cas, c’est la beauté du texte qui fournit la pulsation vitale aux partitions.  

Caroline Faesch - 491 - décembre 2005, numéro 110

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 Pierre Delorme à l'Iris pour son cinquième album

 Auteur compositeur interprète, le Villeurbannais Pierre Delorme présente son nouvel album mercredi au théâtre de l'Iris.

 "Homme tranquille" de la chanson française, Pierre Delorme vient de sortir son cinquième album. "En attendant l'ange", comme les "Chansons toutes nues" édité en 2002, est le fruit d'une maturité conquise au contact quotidien des mots et des notes.

Pierre Delorme, auteur, compositeur, interprète, ne vit que pour la chanson. Celles qu'il compose au fil d'une "sorte de chantier permanent" et celles qu'il enseigne à l'Ecole nationale de musique de Villeurbanne.

"J'écris plusieurs chansons en même temps. Je travaille dessus de temps à autre"  explique Pierre. "En parallèle tous les jours, je joue des musiques, j'improvise. Puis j'essaie de faire se rejoindre les deux. Pour la musique comme pour les mots, je me promène dans les notes et les harmonies".  

Une nouvelle couleur musicale

S'il dit n'avoir pas de thèmes particuliers d'inspiration, la plupart de ses compositions parlent d'amour et d'amitié. D’ailleurs, "En attendant l'ange" est dédié a ses copains, "ceux d’hier et ceux d'aujourd'hui". "Le pouvoir d'évocation des mots me guide" constate l'auteur qui, dans son  nouvel opus, décline une poésie autour du mur, rend hommage à Pablo Picasso ou encore met en musique un court poème d’un réfugié angolais. Parfois, aussi, il dénonce comme dans " Djibouti" qui raconte l'histoire d'un immigré qui rêve du retour au pays. Les rythmes, alors, s'accélèrent et la contrebasse de Thierry Réocreux se fait plus jazzy.

Complices de longue date, les deux artistes ont travaillé, pour ce cd, avec Sébastien Authemayou à l'accordéon et au bandonéon. D’où la nouvelle couleur musicale de cet album qui fait la part belle à l'improvisation. Quant a la qualité de l'enregistrement, elle est aussi le fait des compétences de Frédéric Finand  qui a mixé au Studio Master Box de l'ENMV.

Côté distribution, Pierre Delorme reste fidèle à son système. L'amateur commande directement cher lui. Entre le bouche-à-oreille et un bon article dans la revue spécialisée Chorus, le précèdent album avait connu un beau succès parmi un "public invisible, amateur de chanson " éparpillé dans toute la France.

Ce nouvel envoi, plein de tendresse et d'une qualité tant vocale que musicale incontestable, devrait conquérir un public encore plus large. Le public local, lui, a rendez-vous ce mercredi au théâtre de l'Iris où Pierre Delorme sera en récital. Pour la première fois "En attendant l'ange".  

Danièle Devinaz (le Progrès, dimanche 6 novembre 2005)

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Pierre Delorme

Les nouvelles chansons de Pierre Delorme sont "toutes nues", mais n'ont rien perdu de leurs  intensités: elles restent engagées, toujours belles et quelques fois "douloureuses comme la  vie". Depuis Traboules et savanes second disque qui lui avait valu le prix Charles Cros en 1984, puis L'Aviateur sorti l'année suivante, Pierre Delorme réservait ses compositions au "Département Chanson" de l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne où il enseigne. Les16 titres de ce quatrième opus, édité à compte d'auteur, n'en sont donc que plus savoureux, d'autant que Pierre Delorme les a dépouillées de tout artifice : guitare, et parfois contrebasse ou banjo, ne sont présents que pour rehausser la poésie des textes, travaillés dans le moindre détail. C'est ainsi que toute la douleur de l'Intifada est brillamment amenée dans Pierres, 5 ème titre , mais sans aucun excès. De même, l'émotion jaillit à l'état brut dans Louise était nue, une ode à l'utopique conjugaison des amours heureuses qui achève l'album en toute beauté. Du début à la fin, tout est de la même veine: la poésie reste savamment distillée au détour des chansons, même lorsqu'il s'avère nécessaire de rappeler, comme dans Prison, que "Dieu est un dégueulasse/ un cochon/ il a créé les pauvres/ il a créé les banques/ et les prisons".

Caroline Faesch - le 491 – Mars 2004 -

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Chansons toutes nues 

Si vous avez une petite heure devant vous, c'est parfait. Sinon, prenez-la !

Le temps d'entrer dans ce chant effectivement nu, dépouillé de tout effet musical (la guitare de Pierre Delorme, la contrebasse de Thierry Réocreux, le banjo de Claude Rossat sur un titre) et textuel et l'on redécouvre un ACI de la fibre d'un Félix Leclerc, tant la belle voix grave épouse l'économie de ses mots. 

Vingt ans après ses trois disques et son Prix Charles-Cros (1984), Delorme repique au jeu ; entre-temps, il a étudié la langue et la civilisation chinoises, composé des musiques, enseigné la guitare à l'Ecole de Musique de Villeurbanne, écrit pour Marie Normand, la formidable chanteuse du tandem Cap au Nord...

Ici, en toute simplicité, il nous offre quelques pures merveilles, de "Femme nue, toute nue" à "Pierres" (l'intifada), "Rêves", "Les femmes fantômes" ("Femmes servantes..." à l'ombre des minarets), " Je lisais dans ma chambre" (magnifique !), "Le sous bois" ou "Le Comanche" (souvenir d'humour tendre), sans se priver de dire tout de go à "Monsieur Texas" " Quand nous s'rons tous Américains / J'rest'rai du côté des Indiens." 

Chorus  - Printemps 2003

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Article paru dans la revue  Iguzki Lore (en langue basque le tournesol)  septembre 2003

Le chanteur n’a jamais prétendu vocaliser comme un rossignol mais son silence chansonnier, après trois albums remarquables dans les années quatre-vingts commençait à nous peser singulièrement. Pendant des lunes et des lunes parfois chinoises, Delorme  «pêchait l’ablette » ou taquinait le goujon voire prenait son temps pour taquiner sa muse dans les frondaisons, glanant ça et là du menu fretin pour ciseler comme un orfèvre ce disque aussi inespéré que magnifique. Hormis un poème d’Apollinaire, tout a été confectionné de main de maître par l’auteur. Guitare, contrebasse ou occasionnellement banjo habillent aussi sobrement qu’efficacement ces seize chansons essentielles. Nudité, sobriété, précision, sensualité, acuité des images, universalité des thèmes confèrent à l’ensemble du disque une extrême précision. Delorme écrit comme un peintre ajoutant de subtiles touches dignes d’un calligraphe et cela coule, léger, gracile, profondément humain. Plusieurs chansons inoubliables, déchirantes, vous prennent l’âme et vous chavirent «Femmes fantômes » (dédiée aux femmes voilées) «Je lisais dans ma chambre » (en hommage à son père), «Pierres » (La Palestine)… Le corps féminin est célébré aussi respectueusement que sauvagement : gare à l’arc du Comanche tapi dans les buissons ! Oseras-je affirmer que ce disque majeur est l’un des plus réussis de ce début d’année ? 

Daniel Labeyrie  

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Chansons toutes nues.     En couverture, une somptueuse peinture de femme nue, signée Yang Zhi-guang. A l'intérieur, des chansons nues, intimistes et dépouillées : textes et musique d'orfèvre sur un accompagnement guitare - contrebasse. Dans ce 4ème opus, Pierre Delorme célèbre largement le corps féminin, nu de préférence, dès la chanson d'ouverture (« Femme nue, toute nue / Ton corps est un poème »), jusqu'à Louise était nue, la dernière chanson. Delorme nous conte quelques histoires naturalistes, comme L'Ablette et Le sous-bois qui s'achèvent sous les bons auspices de Cupidon, et l'on songe tour à tour à Clairette et la fourmi de Brassens et à Trousse-chemise d'Aznavour. Dans Le Comanche, le corps féminin, entr'aperçu pour la première fois par un garçon, sonne le glas de l'enfance : « Elle n'avait pas de maillot / Et je vis la tache franche / D'un triangle noir, très beau / Sur son ventre de faïence / Sans un bruit et sans un mot / Aplati derrière les branches / Je contemplais le tableau / Pensif, au bord de l'enfance ». On scrute avec l'auteur toutes ces femmes nues, inspiratrices, comme cette Rosette qui pose pour Auguste Renoir dans Renoir et les fourmis. Néanmoins, Pierre DELORME dépeint aussi les blessures des femmes voilées, dont on cache la féminité : « Les femmes fantômes vivent ainsi dans l'ombre éteinte de l'homme / Femmes fantômes, femmes servantes, en somme » (Les Femmes fantômes). Parfois en effet, le ton se fait plus grave lorsque DELORME évoque, toujours avec subtilité et sans grandiloquence, l'intifada (Pierres), la captivité (Prison), la peine de mort (Monsieur Texas), la guerre 14-18 (Exercice d'Apollinaire) ou la chute des idéaux maoïstes dans ce bel hommage au peuple chinois : « La lune maussade pleure sur l'esplanade / Les rues sont désertes, sauf quelques vélos / Qui s'enfuient au loin, Chinois de passage / Fugitifs, comme des traits de pinceaux » (Quand j'étais chinois). En fin d'album, on est saisi par cet hommage au père, tout en pudeur (Je lisais dans ma chambre) et ce clin d'oeil plein d'humilité à Bob Dylan, l'un des pères spirituels (Le p'tit gars du Minnesota). Dans ces Chansons toutes nues, chaque mot, chaque silence, chaque pincement de cordes est un enchantement. 16 petites perles à écouter et réécouter ! Dans la veine des Jacques BERTIN, Leonard COHEN et Félix LECLERC

Frédéric Bobin (à fleur de mots)

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" de la vraie chanson poétique toute humaine" ... "Homme du peuple, il chante la réalité de la vie comme les poètes, Jacques Prévert, Brel ou Brassens. Mais il ne veut rien imposer. Saluons cette si touchante spontanéité si sympathique d'un homme comme les autres, qui veut faire passer sans message, une émotion intense sur ce qui ne sont que des banalités sur lesquelles notre monde se meurt peu à peu." ... "Delorme est avant tout un témoin. Pierre chante les larmes de la vie qui n'en finit plus. Et il réussit tous à nous toucher que nous soyons intellectuels ou manuels."...

Jean Yves LEMAIRE

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..." Sa démarche est trop personnelle pour l'autoriser à tomber dans ce travers. Avec son sens hors du commun pour les choses communes, son sens de la poésie quotidienne nourrie d'une attention soutenue des choses de la vie, et de mots qui ne ronflent pas, Pierre Delorme peut désormais voguer en solitaire sur les routes de la chanson. On pourra bien sûr lui coller toutes sortes d'étiquettes, l'affubler de toutes les parentés possibles. il restera avant tout Pierre Delorme. Et uniquement Pierre Delorme."

Loïck GICQUEL (Paroles et Musiques)

 

 

 

Pierre

 Delorme